Les griffes d’orteils
Les griffes d’orteils sont des déformations des orteils qui se plient, s’incurvent vers le bas et se rétractent. On les retrouve sur tous les orteils (surtout le 2e ou le 3e orteil), sauf le gros orteil.
Elles sont généralement dues à un conflit entre l’orteil déformé et la chaussure, qui créée un déséquilibre entre les tendons extenseurs (1) et fléchisseurs (2) générant une flexion des articulations interphalangiennes (3)(4). Bien souvent, le motif de consultation est une gêne pour se chausser avec une plaie sur le dessus de l’orteil.
ANATOMIE OSSEUSE ET TENDINEUSE D’UN ORTEIL
Au début de la déformation, les griffes d’orteils peuvent être réductibles mais avec le temps, elles se fixent par rétractions capsulaires, ligamentaires, tendineuses puis cutanées. Les articulations deviennent alors saillantes et frottent contre la chaussure.
Pour se protéger de la pression, l’organisme crée une couche dure de peau morte appelée cor. Cette couche, qui protège la zone de frottement, devient douloureuse. Un chaussant adapté avec un avant-pied plus large est alors recommandé.
Les facteurs de risque des griffes d’orteils
Les causes mécaniques
- Les conditions de chaussage modernes : chaussures trop serrées, trop pointues, trop courtes ou talons trop hauts.
- Une blessure traumatique à l’orteil.
Les causes anatomiques
- L’hallux valgus (ou oignon): le gros orteil est tordu, pointe vers l’intérieur en direction du 2e orteil. Le premier orteil ne joue plus son rôle d’appui et entraine une surcharge de tension sur les orteils latéraux, à commencer par le deuxième.
- L’avant pied rond : il se caractérise par des orteils plus longs (2e, 3e et 4e métatarsiens) que le 1er métatarsien. Il produit un défaut d’appui sous la première tête, qui surcharge les suivantes.
- Le pied grec : dans ce cas le 2e orteil est plus long que le gros orteil. Il vient donc butter contre la chaussure et est refoulé en arrière par le bout de chaussure pour s’aligner sur le 1er orteil, ce qui entraine une déformation en griffe.
- Le pied creux : la verticalisation excessive des métatarsiens contribue à la formation d’orteils en marteau.
Les causes neurologiques et musculaires
- L’atteinte des muscles de la jambe, une lésion de la moelle épinière ou des nerfs périphériques, ou une dysharmonie de fonctionnement des tendons peuvent entraîner des griffes.
Les symptômes des griffes d’orteils
L’orteil en marteau provoque avant tout un inconfort lors du chaussage et de la marche. Au début, lorsque l’orteil est encore souple, on peut repositionner son orteil en l’étirant simplement. À ce stade, les symptômes sont légers :
- Un orteil qui se plie vers le bas, en forme de griffe.
- Des cors ou des callosités.
- Une incapacité à remuer les orteils.
Au fil du temps, la déformation s’installe, se raidit. On ne peut plus étirer mécaniquement son orteil, c’est trop douloureux. Des symptômes plus importants apparaissent alors :
Que faire en cas de griffes d’orteils ?
- La première action sera de corriger l’orteil en portant des chaussures correctement ajustées : suffisamment souples et spacieuses pour vos pieds, et de réduire la hauteur des talons hauts à 5 cm maximum.
- Pour soulager le frottement entre l’orteil et la chaussure, on va utiliser des orthèses en silicone. Il s’agit de soulager la douleur et d’éviter les plaies sur les orteils.
On trouve en pharmacie de nombreux dispositifs qui permettent de protéger l’orteil et soulager l’inconfort. Ils se portent principalement de jour, en étant chaussé(e).
Ils ne freineront pas la progression de la déformation mais ils sont une solution antalgique intéressante.
- La chirurgie du pied, quand les autres solutions ont échoué à soulager la douleur.
L’indication chirurgicale est spécifique à chacun elle sera discutée au cas par cas en fonction de l’âge et des déformations observées. Il n’y a pas d’âge pour être opéré. Lorsque les douleurs sont trop importantes, ou lorsqu’il existe un risque de lésion cutanée ou de complications, votre médecin peut préconiser le recours chirurgical.
L’opération pratiquée s’appelle une arthrodèse, et l’anesthésie est le plus souvent loco-régionale. La stabilisation de la première phalange avec la deuxième se fait avec un implant interne qui réduit considérablement les risques d’infections en plus de diminuer la douleur et l’œdème.