Également appelée fissure ou rupture du disque, la hernie discale correspond à une saillie anormale d’une partie d’un disque intervertébral de la colonne.

La colonne vertébrale est composée de 24 vertèbres mobiles séparées par ces derniers. Le disque, qui a pour fonction d’amortir les chocs entre deux vertèbres, se déchire et le noyau central peut alors sortir, créant la hernie discale.

ANATOMIE DE LA COLONNE VERTÉBRALE

La hernie discale est une maladie assez fréquente. On estime que 5% des hommes et 3% des femmes âgés de 30 à 55 ans en souffrent au moins une fois.

Bien que la hernie discale puisse toucher n’importe quelle région de la colonne vertébrale, la grande majorité survient dans la région lombaire. La douleur est persistante et peut provoquer des fourmillements ou un engourdissement. Habituellement, avec de bons soins et quelques précautions, les hernies guérissent en l’espace de 4 à 6 semaines.

Les personnes à risque de hernie discale

Certaines personnes sont davantage exposées au risque de souffrir de hernie discale :

  • Les personnes de 30 à 55 ans.
  • Les hommes, car ils ont un risque de hernie discale supérieur à celui des femmes.
  • Les personnes dont l’activité les expose à des efforts répétés au niveau de la colonne vertébrale (port de charges, travail nécessitant de se baisser fréquemment, etc.) ou celles qui passent des heures à conduire (commerciaux, routiers, etc.).
  • Les athlètes dont les disques sont soumis à des pressions intenses et répétées, parfois de manière asymétrique.
  • Les personnes sédentaires dont le dos et les abdominaux ne sont pas assez musclés.
  • Les personnes de grande taille ou celles qui ont une mauvaise posture (dos courbé).
  • Les femmes enceintes.
  • Les personnes qui ont une prédisposition familiale.
  • Les personnes obèses.
  • Les fumeurs.

Les facteurs de risque de la hernie discale

  • La sédentarité.
  • L’absence d’activité physique qui muscle le dos et les abdominaux.
  • La négligence de son dos : mauvaise posture lors d’un effort de soulèvement répétitif ou le port de charges lourdes, un mouvement risqué…
  • La négligence des signes d’alerte : les maux de dos de faible intensité.
  • Les prédispositions héréditaires.
  • Le surpoids.
  • La grossesse.
  • Le tabagisme.

Les symptômes de la hernie discale

Deux personnes qui ont un problème de hernie identique n’auront pas forcément les mêmes symptômes. Pour certaines, la hernie passera inaperçue, tandis que pour d’autres, elle sera douloureuse.

  • Le principal symptôme de la hernie discale est la douleur, au niveau du cou, d’un bras, du bas du dos ou d’une jambe. Lorsque le disque vertébral est endommagé, une inflammation s’installe dans la zone qui l’entoure. Si ces douleurs souvent peu intenses sont ignorées, l’inflammation s’aggrave, et le risque de hernie discale augmente.

La fissure ou la rupture du disque expulse son cœur pulpeux et celui-ci compresse le nerf voisin. La compression du nerf provoque une douleur localisée (cou, épaule, bras, bas du dos, jambe, selon le nerf touché), aggravée de deux manières :

  • Par la sollicitation des muscles de cette zone : mouvements, toux, éternuements, efforts…
  • Par la position assise prolongée, la position debout, ou la position couchée sur le ventre.
  • Lorsque la hernie discale se situe au niveau des cervicales, la douleur dans l’épaule ou le bras peut s’accompagner de fourmillements ou d’engourdissement dans le bras, l’avant-bras ou la main.
  • Lorsque la hernie discale se situe au niveau du bas du dos, la douleur dans une jambe (la « sciatique ») peut s’accompagner de raideur, de sensations de brûlure, de fourmillements ou d’engourdissement dans la jambe ou le pied.

Quand consulter ?

Dans les cas suivants, il est conseillé d’obtenir une évaluation médicale sans tarder :

  • Votre mal de dos est présent depuis plus d’une semaine et contraint vos activités quotidiennes.
  • Votre mal de dos est causé par une chute ou un accident.
  • Vos douleurs vous réveillent la nuit.
  • Vos douleurs s’accompagnent d’une fièvre inexpliquée ou d’une perte de poids.

Habituellement, avec de bons soins et quelques précautions, les hernies guérissent en l’espace 6 semaines. Si ce n’est pas le cas, consultez un médecin de nouveau.

Consultez un médecin en urgence si votre mal de dos s’accompagne d’incontinence urinaire ou fécale (ou au contraire, de rétention), d’impuissance ou d’une grande faiblesse dans les jambes (au point où vous avez de la difficulté à vous tenir debout ou à monter un escalier).

Comment soigner une hernie discale ?

  • Les médicaments pour soulager la douleur et l’inflammation.
    Antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, relaxants musculaires peuvent vous être proposés par votre médecin en fonction de votre cas. Il est important que les femmes enceintes consultent leur médecin avant de prendre un médicament.
    Des infiltrations (injection locale près du nerf) sont parfois prescrites lorsque la douleur est intense et persistante.
  • La physiothérapie et les manipulations.
    Le médecin traitant peut prescrire des massages ou des séances de kinésithérapie, des séances de réadaptation pour accélérer la guérison complète. Le kinésithérapeute peut conseiller à son patient des exercices destinés à détendre ses muscles, remuscler son dos et ses abdominaux. Il lui indique les bonnes positions pour soulever une charge, se pencher, monter et descendre d’une voiture, faire le ménage…
  • Le port de ceintures lombaires ou de corsets.
    On peut porter une ceinture en cas de hernie discale pour limiter la douleur. L’usage des ceintures lombaires est réservé aux formes aiguës intenses des hernies discales, au moment où les personnes prédisposées aux hernies discales doivent faire des efforts (déménagement, jardinage, conduite automobile prolongée…).
    Il est préférable de ne pas porter de ceinture lombaire ou de corset de manière permanente.
  • La chirurgie de la hernie discale.
    Dans des cas très précis, lorsque la hernie discale devient chronique et entrave la vie quotidienne, il est envisageable d’intervenir chirurgicalement pour lever la compression du nerf et éviter les récidives. Cette forme de traitement n’est indispensable que pour 5 à 10% des cas, elle reste donc relativement rare.
    Les techniques chirurgicales sont nombreuses et en constante évolution. Elles visent essentiellement à enlever le disque hernié et à le remplacer.