La polyarthrite rhumatoïde est une des formes de rhumatismes inflammatoires chroniques appelés « arthrites chroniques ». C’est une maladie auto-immune, c’est-à-dire une maladie où le système immunitaire se retourne contre le propre corps de la personne.

Le corps produit naturellement des anticorps qui sont programmés pour cibler et attaquer des agents pathogènes. Or dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, les anticorps confondent les cellules et les tissus normaux avec des agents pathogènes. Les articulations sont spécifiquement ciblées et cela entraîne une inflammation de plusieurs d’entre elles à la fois. Elles vont alors se mettre à enfler, devenir douloureuses puis seront limitées dans leur mouvement. Si rien n’est fait, les articulations touchées vont progressivement se déformer.

Les articulations les plus touchées par la polyarthrite rhumatoïde sont les mains, les poignets, les genoux et les pieds. Elle peut cependant s’étendre à d’autres zones du corps.

Les facteurs de risques de la polyarthrite rhumatoïde

La cause de la polyarthrite rhumatoïde n’est pas bien comprise. Ce que les médecins savent, c’est que certains facteurs peuvent exposer à un risque plus élevé de contracter la maladie mais aussi d’avoir des symptômes plus graves.

Les facteurs de risques non-modifiables :

  • L’âge : le pic d’apparition de la polyarthrite rhumatoïde est d’environ 45 ans.
  • Le sexe : la maladie est deux à trois fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme.
  • La génétique : si vous avez des antécédents familiaux de polyarthrite rhumatoïde, votre risque de développer la maladie est de 3 à 5 fois supérieur à celui de la population générale.
  • Les gènes : il est possible qu’une combinaison spécifique de variantes génétiques suffisent à déclencher la maladie.

Les facteurs de risques liés aux modes de vie (facteurs modifiables) :

  • Le tabagisme : le tabagisme a une relation de cause à effet avec la polyarthrite rhumatoïde. Les cigarettes augmentent le risque de contracter la maladie. Le tabac peut accélérer la progression des symptômes, parfois gravement.
  • L’obésité : l’obésité peut priver la personne de sa capacité à obtenir une rémission (état de la maladie dans lequel l’inflammation est plus ou moins sous contrôle).
  • Le stress physique et émotionnel : certains évènements peuvent déclencher une aggravation soudaine des symptômes :
    > Le surmenage physique : la libération soudaine et excessive d’hormones de stress comme le cortisol et l’adrénaline, peuvent provoquer des changements qui intensifient la réponse auto-immune.
    > Le stress émotionnel : les personnes atteintes de la maladie rapportent souvent que les poussées surviennent juste après des moments d’anxiété extrême, de dépression ou de fatigue comme le deuil, la séparation, ou l’accouchement.
    > Les infections : les infections tout comme le rhume ou la grippe sont associées à une activation du système immunitaire.

Les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde

Les premiers signes qui permettent d’évoquer la maladie sont les suivants :

  • Réveil au petit matin par des douleurs articulaires.
  • Un engourdissement et une raideur de ces articulations pendant au moins 30 minutes, le matin.
  • Articulations chaudes et gonflées pendant les poussées.
  • Les symptômes qui durent au moins depuis six semaines.
  • Au moins 3 articulations douloureuses au niveau des poignets, des mains, ou des doigts.
  • Les douleurs sont ressenties dans les mêmes articulations à droite et à gauche.
  • La pression des articulations de l’avant-pied est douloureuse.

L’évolution de la polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde évolue par poussées. Chaque poussée est accompagnée d’une fatigue importante qui finit par s’atténuer et laisser place à une période de calme lors de laquelle les symptômes sont moins intenses et peuvent même disparaître.

Si la maladie n’est pas traitée, elle peut s’étendre à d’autres articulations comme le coude, l’épaule, la hanche, le genou et la colonne vertébrale au niveau de la nuque.

Dans certains cas, les articulations peuvent se déformer : les coudes restent fléchis, les doigts dévient sur le côté, les pieds sont touchés et la marche est gênée.

Dans certaines formes sévères, des manifestations articulaires peuvent apparaître comme des nodules rhumatoïdes (boules fermes mais non douloureuses au niveau du coude ou à côté des articulations des doigts), des lésions à d’autres organes comme le cœur, les reins, les poumons…

L’évolution est imprévisible au début de la maladie. Un bilan radiologique répété permet de faire préciser son évolution.

Comment traite-t-on la polyarthrite rhumatoïde ?

Les traitements existants permettent de soigner les poussées et les complications, et préviennent leur apparition. Ils reposent sur des médicaments luttant contre les douleurs et l’inflammation, un traitement de fond et d’autres soins.

Lorsque le médecin traitant pose le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde, il prescrit un bilan sanguin et radiologique. Il s’entoure aussi de professionnels de santé : rhumatologue, médecin de médecine physique et de réadaptation, masseur kinésithérapeute, pédicure podologue, chirurgien orthopédique, ergothérapeute.

  • La rééducation et autres aides.
    Des aides sont mises en place par l’équipe pluridisciplinaire selon les besoins de chaque personne : de la kinésithérapie, des programmes d’activité physique, parfois de la balnéothérapie.
    Une prise en charge en ergothérapie pour apprendre les méthodes de protection des articulations et prévenir les déformations ou pour aménager le domicile et l’environnement.
    L’utilisation d’un appareillage : des attelles pour prévenir les déformations et soulager les douleurs, des chaussures orthopédiques, une canne…
    Une aide psychologique.
  • Le traitement médicamenteux.
    Le traitement médicamenteux est adapté à chaque cas selon l’importance de la maladie, l’efficacité des médicaments, et la manière dont ils sont tolérés. Ce traitement peut comporter des antalgiques pour calmer la douleur, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des corticoïdes si nécessaire.
    Le traitement de fond, adapté en fonction des personnes : un médicament de synthèse, immunosuppresseur utilisé en première intention. Un médicament de biothérapie de type anticorps monoclonal anti TNF qui inhibe l’un des principaux vecteurs de l’inflammation et un inhibiteur enzymatique des Janus kinases qui diminue l’inflammation chronique.
    Les traitements locaux pour calmer l’inflammation articulaire : des infiltrations articulaires de corticoïdes et synoviorthèses sont parfois nécessaires pour calmer la douleur et l’inflammation.
  • Le traitement chirurgical de la polyarthrite rhumatoïde.
    Les interventions chirurgicales sont parfois nécessaires lors de l’évolution de la polyarthrite rhumatoïde : pour prévenir la destruction articulaire lorsque le traitement médical est insuffisant, lorsque l’articulation est détruite, ou lorsqu’il faut fixer l’articulation du poignet, de la cheville ou de l’arrière-pied.