La rhizarthrose, aussi appelée arthrose du pouce, est l’usure de l’articulation de la base du pouce plus précisément de l’articulation trapézo-métacarpienne. La rhizarthrose résulte de l’usure du cartilage entre le trapèze et le premier métacarpien.

L’arthrose du pouce survient lorsque le cartilage qui enveloppe les os a été détérioré. Nous parlons de l’articulation qui permet normalement de pincer, de faire pivoter votre pouce pour des tâches quotidiennes. Dans toutes les articulations, il existe un cartilage qui sert de coussin entre les deux os. Dans le cas d’arthrose du pouce, le cartilage est usé, les deux os n’ont plus ce coussin et frottent l’un contre l’autre. Cette friction endommage l’articulation et provoque des douleurs.

Elle touche principalement les femmes âgées de 45 ans et plus, soit une femme sur dix, ce qui n’empêche pas les hommes d’en souffrir, mais plus tardivement.

Les facteurs de risque de la rhizarthrose

La rhizarthrose survient dans un processus normal de vieillissement. Elle est plus fréquemment observée chez les adultes et surtout chez les femmes après la ménopause.

Si l’on ne sait pas exactement pourquoi l’arthrose du pouce se développe chez certaines personnes, il existe quelques facteurs prédisposants :

  • L’âge : comme la plupart des formes d’arthrose, son incidence augmente avec l’âge (bien qu’elle puisse toucher les très jeunes.)
  • Le sexe : l’arthrose du pouce est six fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
  • L’hérédité.
  • La polyarthrite rhumatoïde prédispose à la rhizarthrose.
  • Les mouvements répétitifs : la couture, taper sur un clavier d’ordinateur, certains sports, pratiquer un instrument de musique…
  • Le traumatisme : antécédents de fracture ou entorse sur l’articulation. Les symptômes peuvent apparaître plusieurs années après le traumatisme.
  • L’hyperlaxité.
  • La ménopause.

Les symptômes de la rhizarthrose

  • La douleur : c’est le premier signe de la rhizarthrose. Dans les premiers stades de la maladie, la douleur se fait ressentir lors de gestes simples comme en écrivant, ou en tournant une clé. Au fur et à mesure de la progression, la douleur peut augmenter aussi bien en intensité qu’en durée. On ne peut plus tenir un stylo. Cette douleur est modérée d’abord puis devient chronique par des poussées inflammatoires.
  • La raideur de la base du pouce : plus prononcée le matin ou après une période d’inactivité prolongée.
  • Le gonflement de la base du pouce dû à une accumulation excessive de liquide.
  • La déformation de l’articulation du pouce : des bosses osseuses peuvent apparaître à cause de la friction.
  • La perte de force dans l’articulation du pouce.

Si les symptômes sont légers au début, ils peuvent devenir invalidants s’ils ne sont pas traités.

Comment traite-t-on la rhizarthrose ?

Aujourd’hui, on ne sait pas encore régénérer un cartilage détruit. On peut cependant soulager les symptômes de la maladie. Différentes solutions sont proposées :

  • Le traitement médicamenteux.
    Des antalgiques en pommade ou par voie orale peuvent être prescrits pour lutter contre l’inflammation et réduire la douleur. Des infiltrations de corticoïdes directement dans l’articulation peuvent également soulager la douleur. Bien qu’elle soulage l’arthrite pendant plusieurs mois, on ne peut pas répéter ces injections indéfiniment.
  • Le port d’une attelle de soutien pour limiter le mouvement.
    L’attelle va permettre de reposer l’articulation et de protéger le poignet et le pouce. On peut la porter la nuit et par intermittence pendant la journée.
  • La pratique d’exercices spécifiques.
    On peut pratiquer des exercices spécifiques pour favoriser le mouvement des articulations du pouce et éviter qu’elles ne se raidissent.
  • Le traitement chirurgical.
    Lorsque les pistes non chirurgicales ne sont plus efficaces et que la maladie est trop invalidante, la chirurgie peut selon votre cas, vous être proposée par le médecin.
    La trapézectomie : elle consiste à retirer le trapèze, le petit os du poignet impliqué dans l’articulation du pouce. Il sera reconstruit en utilisant soit une greffe de tendons soit une substance artificielle.
    La pose d’une prothèse trapézo-métacarpienne : c’est une chirurgie sophistiquée qui permet une récupération plus rapide que la trapézectomie et un gain de force supplémentaire. En revanche, comme pour toutes les prothèses articulaires, elle a une durée de vie limitée dans le temps et peut nécessiter une nouvelle intervention 15 à 20 ans après la première opération.