La tendinopathie rotulienne également appelée « genou du sauteur » est une inflammation du tendon rotulien liée à une surutilisation du genou. Si elle est plutôt fréquente dans le monde du sport, elle concerne aussi les personnes actives au quotidien, les professionnels du bâtiment ou encore celles qui reprennent une activité physique un peu trop rapidement.
Comment reconnaître ce trouble ? Et surtout, que faire pour en venir à bout ? Faisons le point.
Quand le tendon rotulien s’abîme
La tendinopathie rotulienne affecte le tendon situé juste sous la rotule. Ce tendon joue un rôle central dans l’extension du genou : il relie la rotule au tibia et transmet les forces générées par le quadriceps (le muscle de la cuisse) vers la jambe. Quand il est trop sollicité – par des efforts physiques intenses ou répétés – il peut devenir douloureux.

Contrairement à ce que laisse entendre le terme « tendinite », il ne s’agit pas forcément d’une inflammation aiguë, mais plutôt d’une dégradation progressive des fibres du tendon. C’est pourquoi on parle aujourd’hui plutôt de tendinopathie.
Cette usure apparaît souvent de manière progressive. La douleur est localisée sous la rotule, puis elle persiste et s’intensifie avec l’activité physique telle que la course à pied ou les sauts. D’autres symptômes peuvent révéler une tendinopathie rotulienne comme un gonflement du genou, une sensation de chaleur, ainsi qu’un épaississement du tendon et une sensibilité à la palpation.
Tendinopathie rotulienne : qui est concerné ?

Si la tendinopathie rotulienne est particulièrement fréquente chez les jeunes adultes actifs, notamment entre 20 et 30 ans, elle ne se limite pas aux terrains de sport. Les travailleurs exposés à des flexions répétées – comme les maçons ou les carreleurs – sont aussi concernés. De même, une reprise d’activité physique trop brutale, un effort inhabituel ou même des heures de jardinage peuvent déclencher la douleur.
Certaines personnes présentent aussi un terrain plus favorable à ce type de pathologie : les femmes, les personnes de plus de 40 ans, celles atteintes de maladies chroniques comme le diabète ou l’hypercholestérolémie… D’autres facteurs aggravants incluent le tabac (qui altère la circulation sanguine vers les tendons), certaines infections, ou encore des traitements comme les fluoroquinolones (une famille d’antibiotiques), les statines (contre le cholestérol) ou les infiltrations répétées de corticoïdes.
Comment soulager le genou du sauteur ?

La bonne nouvelle : la tendinopathie rotulienne se soigne généralement très bien, sans chirurgie. La première étape est souvent une réduction temporaire des activités qui sollicitent le genou, sans aller jusqu’au repos complet. L’objectif est de ménager le tendon, tout en maintenant une certaine mobilité.
La rééducation, encadrée par un professionnel de santé, est la pierre angulaire du traitement.
Elle inclut :
- du renforcement musculaire, pour améliorer le soutien autour du genou
- des étirements ciblés, pour redonner de la souplesse au tendon
- du travail proprioceptif, pour retrouver un bon équilibre et une meilleure coordination.
En complément, d’autres approches peuvent soulager : port d’une genouillère rotulienne, cryothérapie, massages profonds. Les anti-inflammatoires peuvent aider ponctuellement, mais ils ne doivent pas masquer une douleur persistante. Et en dernier recours, bien que très rarement, une chirurgie peut être envisagée si la douleur persiste malgré plusieurs mois de traitement bien suivi.
Une douleur sous la rotule qui dure n’est jamais anodine. Alors en cas de doute, mieux vaut consulter afin d’éviter que la douleur ne devienne chronique et invalidante.
Mieux vaut prévenir : 4 bons réflexes à adopter

Comme souvent avec les troubles musculo-squelettiques (TMS), la prévention est essentielle. Voici quatre réflexes simples à intégrer dans votre quotidien pour limiter les risques de tendinopathie ou de rechute.
→ Toujours s’échauffer
Avant toute activité physique ou gestuelle répétitive, un échauffement de 10 minutes minimum est recommandé. Progressif, adapté à l’effort à venir, il prépare les muscles et les tendons.
→ Boire suffisamment
La déshydratation augmente le risque de blessures tendineuses et musculaires. Buvez régulièrement, surtout en période d’effort.
→ Avoir un bon équipement
Des chaussures usées ou mal adaptées peuvent perturber la biomécanique du genou. Un bon maintien et un bon amorti sont indispensables, notamment pour les activités sportives ou les métiers physiques.
→ Ne pas négliger la récupération
Les étirements après l’effort aident à réduire les tensions et favorisent une bonne récupération. Et quelle que soit l’activité, faite des pauses ! Les gestes répétés sans relâche sont l’un des principaux facteurs de risque.
Rédaction : Corinne Mercier
Consultante en communication éditoriale et rédactrice spécialisée dans les domaines de la santé, de l’énergie et de la durabilité.
Sources
Duthon, V.B., Borloz, S., & Ziltener, J.-L., Options thérapeutiques dans la tendinopathie rotulienne. Articles thématiques – Médecine du sport. Revue Médicale Suisse, 2012, https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2012/revue-medicale-suisse-349/options-therapeutiques-dans-la-tendinopathie-rotulienne
Le Manuel MSD, Traumatismes de l’extenseur du genou, Juillet 2023, https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/lésions-et-intoxications/entorses-et-autres-lésions-des-tissus-mous/traumatismes-de-l-extenseur-du-genou
Vidal, Tendinopathies (tendinites), Décembre 2023, https://www.vidal.fr/maladies/appareil-locomoteur/tendinite.html
Sprague, L., et al., Facteurs de risque modifiables de la tendinopathie patellaire chez les sportifs : revue systématique et méta-analyse, 2018.
Vidal, Les causes et la prévention des tendinopathies, Septembre 2023, https://www.vidal.fr/maladies/appareil-locomoteur/tendinite/prevention.html
Crédits photos : Envato – Illustration anatomique : ©Cassandra Vion