Les Troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des troubles de l’appareil locomoteur qui touchent la colonne vertébrale, les membres supérieurs et inférieurs.
Ils sont à l’origine de plus de 4 maladies professionnelles sur 5.
Votre travail ne comporte pas de contraintes physiques et vous pensez avec soulagement que les TMS ne vous concernent pas ? Malheureusement non… ils concernent tous les secteurs d’activité, femmes et hommes, de tous âges.
Les TMS, qu’est-ce que c’est ?
Quand votre appareil locomoteur est touché, se manifestent des douleurs et une gêne dans vos mouvements, au niveau des membres supérieurs et inférieurs. Vous pouvez également ressentir une perte de force, de la raideur, de la maladresse ou des sensations de picotement ou d’engourdissement.
Ces symptômes peuvent se traduire par une tendinite, une lombalgie, un syndrome du canal carpien, un hygroma du genou, etc.
C’est l’ensemble de ces maladies que l’on nomme les troubles musculo-squelettiques ou TMS.
Les différentes parties du corps touchées par des TMS (1)
Les membres supérieurs (épaule, coude, main) sont les plus touchés par les TMS.
Les TMS en chiffres clés
1re
cause de maladies professionnelles indemnisées
42 349
cas en 2017
soit 87 % des maladies professionnelles reconnues
1re
cause d’arrêts de travail
soit plus de 10 millions de journées de travail pour les seuls TMS reconnus en maladie professionnelle
Le système musculo-squelettique
Le système musculo-squelettique, aussi appelé système locomoteur, est composé d’os (le squelette), de muscles, de tendons, de ligaments et d’articulations. Il confère forme, stabilité et mouvement au corps humain. Quand le système musculo-squelettique est touché, c’est bien notre capacité à se mouvoir physiquement qui est affectée.
Schéma d’une articulation
- Système musculo-squelettique : système du corps qui assure un maintien, une stabilité, une forme et du mouvement au corps.
- Articulation : point où deux os (ou plus) se rencontrent.
- Cartilage : tissu conjonctif souple qui se situe entre les articulations.
- Ligaments : tissu conjonctif qui, au point d’articulation, relie deux os ensemble.
- Tendons : tissu conjonctif qui relie les muscles à l’os.
Le facteur de risque principal : l’activité professionnelle
Les troubles musculo-squelettiques sont l’une des principales causes de maladies professionnelles. Il s’avère même qu’ils affectent la qualité de vie de chacun de nous au cours de l’existence (2).
3 contraintes professionnelles, à l’origine d’un TMS ou de son aggravation
Être exposé à des contraintes professionnelles n’aura pas les mêmes conséquences d’un individu à l’autre, selon l’âge, l’état de santé et l’expérience professionnelle.
CONTRAINTES PHYSIQUES
- La répétition des mêmes gestes.
- Une position statique prolongée.
- Le port des charges lourdes.
- Adopter des postures pénibles comme se tenir accroupi, avoir les bras en l’air ou se pencher.
- Être exposé à des vibrations d’engins et d’outils.
- Travailler à l’extérieur, dans le froid. Les articulations, les muscles, les tendons du dos et des membres peuvent être altérés.
CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES OU SOCIALES
- De mauvaises relations de travail.
- Une forte demande psychologique ou émotionnelle.
- Un défaut d’entraide ou de soutien de la part des supérieurs hiérarchiques ou des collègues.
- Un manque de reconnaissance ou de projection dans son avenir professionnel.
- Des tâches peu intéressantes ou un travail trop complexe
Ces contraintes peuvent devenir source de stress et renforcer le risque de TMS.
CONTRAINTES ORGANISATIONNELLES
- Pression sur les délais de travail trop courts.
- Manque d’autonomie ou impossibilité de choisir sa façon de faire.
- Pauses pas assez régulières.
- Peu de moyens pour bien faire son travail.
Le manque ou l’insuffisance de temps de récupération peuvent augmenter les contraintes physiques, psychologiques ou sociales et accroître le risque de TMS.
La solution : rendre le travail moins lourd !
Les TMS sont liés à une combinaison de facteurs relevant des conditions et de l’organisation du travail. Les TMS ne sont pas une fatalité et il est possible d’agir pour réduire les risques.
Il s’agirait par exemple d’éviter de porter des charges trop importantes, mais aussi d’aménager votre poste de travail de manière optimale, notamment avec un plan de travail à bonne hauteur et un moyen d’assise approprié.
La planification de pauses régulières, le fait de se dégourdir les jambes ou d’entretenir de bonnes relations avec ses collègues, de s’entraider, jouent un rôle important dans le bien-être au travail… et donc dans la prévention des TMS !
Être acteur de la prévention, c’est aussi en parler autour de vous dès l’apparition des premières difficultés : votre encadrement ou les représentants du personnel sont des interlocuteurs privilégiés.
Être exposé à des contraintes professionnelles n’aura pas les mêmes conséquences d’un individu à l’autre, selon l’âge, l’état de santé et l’expérience professionnelle.
1 accident du travail sur 5 est lié à une lombalgie (3).
Les TMS peuvent également être soulagés par :
- Une bonne hygiène de vie, c’est-à-dire une alimentation saine et variée, une activité physique régulière, des cycles de sommeil respectés, une gestion du stress au quotidien maîtrisée.
- Un traitement médicamenteux prescrit par votre médecin. Il permettra de soulager les douleurs que vous pouvez éprouver au niveau des lombaires, de l’épaule, du poignet, etc. Si les antalgiques ou les anti-inflammatoires qu’il vous prescrit (selon votre cas) ne limitent pas vos maux, il est important de consulter à nouveau pour avoir un traitement adapté. Des séances de massage ou de kinésithérapie peuvent également être prescrites par votre généraliste.
- Une ceinture lombaire pour votre dos ou le port d’une attelle pour soulager l’inflammation du tendon permet de soulager vos muscles et de les mettre au repos. Là encore, un avis médical est indispensable. Alors, n’hésitez pas à en parler à votre professionnel de santé !
Rédaction : Corinne Mercier
Rédactrice freelance
Sources
(1) Santé publique France, Troubles musculo-squelettiques.
(2) Bureau International du Travail, Le système musculo-squelettique.
(3) Ameli, Lutter contre le mal de dos, une priorité pour les entreprises.